Découvrez qui est l’auteur du mode simultané : analyse et origine

17 août 2025

Le mode simultané n’a rien d’une évidence dans l’histoire de l’école. Longtemps, la leçon individuelle règne sans partage, reléguant l’apprentissage collectif à la marge. Pourtant, dès le XVIIIe siècle, quelques esprits s’entêtent à organiser un enseignement structuré, accessible au plus grand nombre. Leur ambition : transformer la transmission du savoir, la rendre efficace, massive, au prix d’une véritable révolution pédagogique.

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Attribuer la naissance du mode simultané à une personne précise relève d’un exercice périlleux. Les archives fourmillent de revendications croisées, d’essais, de tâtonnements, de modèles qui circulent d’un pays à l’autre. Derrière la mise au point du système, on découvre des débats, des ambitions concurrentes et des adaptations locales, qui disent tout de la complexité de l’invention éducative.

Le mode simultané : principes et fonctionnement essentiels

Le mode simultané marque un tournant discret mais radical dans la pédagogie française au début du xixe siècle. Ce dispositif place un seul maître face à une classe entière, pour enseigner collectivement, en direct, à des élèves regroupés par niveau. Rien à voir avec l’enseignement individuel ou le système mutuel où les plus avancés guident leurs camarades. Ici, le maître orchestre tout : il explique, interroge, corrige, transmet, et détient l’autorité sans partage.

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Cette méthode s’ancre d’abord dans l’expérience des frères des écoles chrétiennes, sous l’impulsion de Jean-Baptiste de La Salle. À Paris, dès la fin du XVIIe siècle, les écoles chrétiennes accueillent des foules d’enfants issus des milieux populaires. Impossible de continuer à enseigner un par un : il faut innover, organiser, homogénéiser. Le mode simultané s’impose alors pour garantir discipline, uniformité dans l’apprentissage et efficacité.

Contrairement à l’enseignement mutuel promu par Joseph Lancaster et Andrew Bell en Angleterre, ce modèle exclut toute délégation aux élèves : pas de tutorat, pas de relais, tout passe par le maître. Au début du XIXe siècle, sous l’égide de François Guizot, ministre de l’instruction publique, le système se généralise dans les écoles primaires françaises. Désormais, l’école s’invente comme une structure collective : chaque instituteur dirige sa classe, répartit les matières, instaure des rythmes communs. Ce changement fait date dans l’histoire de la pédagogie : l’école française s’institutionnalise, le maître devient la figure centrale, garant de l’ordre et du savoir.

Aux origines d’une méthode, qui en est vraiment l’auteur ?

Derrière l’émergence du mode simultané, Jean-Baptiste de La Salle occupe une place de choix. Fondateur des frères des écoles chrétiennes, il impose à la fin du XVIIe siècle une organisation inédite : un maître, une classe, une progression commune. Cette rupture avec l’enseignement mutuel, qui fait la part belle à l’entraide entre élèves, s’impose durablement en France, jusqu’à devenir le modèle dominant du XIXe siècle.

Mais l’histoire n’est jamais linéaire. Certains chercheurs mettent en avant Charles Démia qui, à Lyon et dès le XVIIe siècle, développe des pratiques de gestion collective pour scolariser les enfants pauvres. D’autres rappellent qu’en Angleterre, Andrew Bell et Joseph Lancaster, dès la Révolution française, défendent un système rival, le système mutuel, qui se diffuse rapidement outre-Manche. Deux modèles, deux philosophies de l’instruction primaire, qui s’affrontent et s’observent d’une rive à l’autre de la Manche.

Ce que retient l’histoire, c’est que la France adopte largement le mode simultané à partir des années 1830, sous l’impulsion de Guizot et d’une politique volontariste en faveur de l’instruction primaire. Plutôt qu’un unique inventeur, la méthode naît d’un faisceau d’expériences, d’influences croisées et de rivalités fécondes. L’institution scolaire française, en se structurant, absorbe et transforme ces modèles pour forger une identité pédagogique propre.

Regards contemporains : évolutions et débats autour du mode simultané

Le mode simultané reste une référence majeure de l’école française, mais il suscite aujourd’hui de nouvelles interrogations. Les attentes changent : la société réclame une pédagogie plus souple, adaptée à la diversité des élèves. L’uniformité, hier synonyme d’égalité, est désormais interrogée à l’aune de l’autonomie, de la personnalisation, de la différenciation.

Dans les études publiées par les presses universitaires ou dans le journal Éducation, la discussion rebondit régulièrement : faut-il privilégier le collectif ou l’individuel ? Le travail de Vincent Faillet, ou les propositions du Plan Langevin-Wallon, montrent que la transmission frontale et la progression commune ne satisfont plus toujours les exigences actuelles de l’éducation. Les enseignants cherchent, expérimentent, adaptent.

Tensions et adaptations

Voici quelques dynamiques qui traversent le débat pédagogique aujourd’hui :

  • Expérimentations pédagogiques : des enseignants conçoivent des formats hybrides, où groupes, tutorat, ateliers différenciés et gestion collective coexistent, tout en s’appuyant sur la structure du mode simultané.
  • Débats sur l’égalité : cette méthode, appréciée pour sa clarté, est défendue comme un outil de justice scolaire ; à l’inverse, ses critiques soulignent sa difficulté à respecter les rythmes d’apprentissage de chacun.

Les débats actuels dépassent la simple opposition entre tradition et innovation. Les références à Hippolyte Carnot ou aux débats de la France du XXe siècle manifestent une volonté de penser l’école autrement, de la confronter aux enjeux de notre temps. Le mode simultané, loin d’être figé, s’inscrit dans une recherche permanente d’équilibre entre continuité, justice et capacité à s’adapter. Les sciences de l’éducation, en s’en emparant, rappellent que l’école reste un laboratoire vivant, où chaque génération écrit sa propre partition.

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